Le 28 mai : Journée internationale d'action pour la santé des femmes

L'accès à la santé des femmes : un droit fondamental entravé par des obstacles économiques


Chaque année, le 28 mai, la Journée internationale d'action pour la santé des femmes rappelle au monde l'importance cruciale de l'accès à des soins de santé de qualité pour toutes les femmes, sans distinction. Pourtant, des millions de femmes à travers le monde sont encore confrontées à des barrières économiques qui limitent gravement leur accès à ces soins essentiels.

Des chiffres alarmants

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 830 femmes meurent chaque jour de complications liées à la grossesse ou à l'accouchement, la majorité d'entre elles dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces décès sont souvent évitables avec un accès approprié aux soins de santé prénataux et postnataux. Toutefois, les inégalités économiques créent un fossé entre les femmes qui peuvent se permettre ces soins et celles qui en sont privées.

Dans l'Union européenne, une étude de l'European Institute for Gender Equality (EIGE) a révélé que 19 % des femmes ont renoncé à des soins médicaux pour des raisons financières en 2020, contre 13 % des hommes. Ces chiffres soulignent une disparité flagrante qui mérite une attention urgente.

Exemples d'inégalités économiques

L'accès aux soins de santé pour les femmes varie considérablement selon les contextes économiques et géographiques. Prenons quelques exemples pour illustrer ces disparités.

En Afrique subsaharienne

Dans de nombreux pays de cette région, les femmes font face à des obstacles financiers majeurs pour accéder aux soins de santé. Selon un rapport de l'OMS, plus de la moitié des femmes enceintes en Afrique subsaharienne n'ont pas accès à des soins prénataux adéquats en raison des coûts élevés et du manque d'infrastructures médicales. De plus, les frais de transport pour se rendre dans les centres de santé constituent un obstacle supplémentaire pour les femmes vivant dans des zones rurales éloignées

En Amérique latine

En Bolivie, par exemple, bien que le gouvernement ait mis en place des programmes de santé maternelle gratuits, beaucoup de femmes restent exclues en raison de la corruption et des frais informels. Une étude de l'UNICEF révèle que certaines femmes doivent encore payer des "frais de service" non officiels pour recevoir des soins de base, ce qui décourage les plus démunies de rechercher l'aide dont elles ont besoin.

Au Luxembourg

Même dans des pays avec un système de santé avancé comme le Luxembourg, des inégalités persistent. Les femmes migrantes et réfugiées, par exemple, rencontrent des difficultés pour accéder aux soins en raison de barrières linguistiques et administratives. Le Centre pour l'égalité de traitement (CET) au Luxembourg a souligné que ces femmes sont souvent mal informées de leurs droits à la santé et des services disponibles, ce qui les empêche d'obtenir les soins nécessaires en temps opportun.

Aux États-Unis

Dans un pays économiquement avancé comme les États-Unis, le coût des soins de santé est un obstacle majeur pour de nombreuses femmes. Une étude de la Kaiser Family Foundation (KFF) a révélé que les femmes à faible revenu et les femmes de couleur sont particulièrement vulnérables aux disparités en matière de santé en raison de la combinaison de coûts élevés des soins de santé et d'un accès limité à l'assurance maladie.

Vers des solutions inclusives

Pour lutter contre ces inégalités, plusieurs initiatives sont en place, mais elles nécessitent une expansion et une consolidation. Les programmes de micro-assurance santé, par exemple, ont montré des résultats prometteurs dans certains pays en développement, permettant aux femmes d'accéder à des soins de santé de base à moindre coût. En Inde, le programme Rashtriya Swasthya Bima Yojana (RSBY) a réussi à couvrir des millions de familles sous le seuil de pauvreté, leur donnant accès à des soins hospitaliers sans charge financière directe.

Au Luxembourg, des initiatives telles que les cliniques mobiles pour femmes migrantes et les programmes de sensibilisation sur les droits de santé peuvent jouer un rôle crucial pour combler le fossé. Il est essentiel d'augmenter le financement public et de renforcer les partenariats entre les ONG, les institutions de santé et les gouvernements pour garantir que chaque femme, indépendamment de son statut économique, puisse accéder aux soins de santé dont elle a besoin.

L'accès à la santé des femmes est un droit humain fondamental qui ne devrait jamais être compromis par des barrières économiques. En cette Journée internationale d'action pour la santé des femmes, il est impératif de rappeler que la solidarité, l'engagement social et le développement durable sont les piliers sur lesquels nous devons construire un avenir où chaque femme, où qu'elle soit, puisse jouir de son droit à la santé. Ensemble, nous pouvons et devons faire la différence.


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